Selon les sources locales, les aires de santé de Kpau, Masikini, Bbaya, Mandje, Ndjubu, Tchele, Paty et Dz'na dans la zone de santé de Mangala ont accueilli environ 5 542 ménages soit 33 252 personnes et 2 011 ménages retournés, soit 12 468 personnes. Ces mouvements de population ont été provoqués par trois chocs sécuritaires distincts. D’abord, suite à une attaque d’élément CODECO suivi des opérations militaires des FARDC contre des éléments armés de CODECO et Zaïre présents dans la zone, sur l'axe Budhu – Masikini, entre le 10 et le 13 septembre 2024. En plus des mouvements de population (déplacements et retours), des civils ont été blessés lors de ces opérations militaires, le nombre de ces blessés n’est pas déterminé. Ensuite, le second mouvement de population a été enregistré dans les mêmes aires de santé à la suite des attaques perpétrées par des éléments armés de CODECO sur la RN27 dans les localités de Djugu centre, FATAKI et GINA entre le 13 et 17 septembre 2024. Ces populations sont parties de Fataki et autres localités environnant pour trouver refuge dans les aires de santé précitées, selon les sources locales confirmés par les autorités sanitaires. Enfin, d’autres attaques menées par des éléments armés de CODECO en dates du 27 septembre, 12 et 14 octobre 2024 dans les AS Ndjubu et Tchele ont poussé les populations locales à se réfugier dans les localités jugées sécurisées dans les aires de santé de Ndjubu, Mandje, Bbaya et Paty et Tchele. Au cours de ces attaques, 4 personnes (2 femmes, un enfant de 15 ans et une personne de 3ème âge) ont trouvé la mort et 2 autres blessées par balles et armés blanches. Les blessés ont été pris en charge à l'Hôpital général de référence de Mangala et au centre de santé de Bbaya avant d’être évacuées sur Bunia pour des soins appropriés. Les personnes retournées (2 011 ménages constitués de 12 468 personnes) sont accueillies dans les aires de santé de Passion, Bbaya et Mandje. Elles ont fui les attaques des groupes armés et les opérations militaires dans les localités où elles avaient précédemment trouvé refuge pour rentrer dans leurs localités d’origine. Les personnes déplacées sont accueillies dans des sites spontanés et en famille d’accueil alors que les retournés sont soit en famille d’accueil, soit dans des maisons de location ou encore à la belle étoile, pour les plus démunis sans famille d’accueil. Tous ces mouvements ont lieu dans les groupements de Kpadinga, mandje, Bulo Shari (Chefferie Mambisa) et groupements Dz'na, Fataki et tchele (Walendu Djatsi). Selon les sources locales et sanitaires, il s’observe une pénurie des AME parmi la majorité de ces personnes, des besoins en vivres, un faible accès aux soins de santé, à l’eau potable et à l’hygiène et un manque d’abris pour celles en sites spontanés ou celles passant la nuit à la belle étoile. Les sources sanitaires signalent également des cas de malnutrition modérée et aiguë. Les ONG ALIMA et COOPI sont dans la ZS, dans certaines aires de santé, depuis janvier 2024 et couvrent les secteurs de santé et EHA (ALIMA), protection et Nutrition (COOPI).