Le mercredi 11 décembre 2024, environ 1 200 ménages, soit 7 200 personnes, ont fui les villages de Lwiko, Kahoho, Kanyama, Sanganya et Yuma, situés dans le groupement Bahuchwe, secteur de Babuyu, territoire de Kabambare. Ces populations se sont réfugiées dans les villages de Mahembe, Kabeya, Kipupu, Kasanga et Penemende, tous situés dans l’aire de santé de Kabeya, au sein du même secteur. Ce déplacement massif résulte des affrontements survenus entre deux factions Maï-Maï : le CNPSC de Yakutumba et les Maï-Maï Apa na Pale de Suzuki. D'après des sources locales, les hostilités ont débuté le 11 décembre 2024 vers 13h00 dans le village de Lwiko. Un groupe Maï-Maï Yakutumba, composé de membres de la communauté Babembe, transitait depuis Misisi vers les hauts plateaux de Fizi via le secteur de Lulenge. Leur objectif était de rallier des factions Apa na Pale pour renforcer leur combat contre les RED Tabara dans les Hauts-Plateaux de Fizi-Itombwe. Le refus de Suzuki de s’associer à cette cause a déclenché des combats qui se sont poursuivis tout l’après-midi. Ces affrontements ont causé la mort d’au moins un civil et entraîné la fuite quasi totale des populations des villages concernés. Les autorités coutumières et les acteurs humanitaires locaux, en collaboration avec OCHA, tentent de coordonner leurs efforts pour évaluer très prochainement la situation de ces personnes affectées dans le but de mobiliser rapidement une réponse humanitaire multisectorielle. Les 7 200 nouvelles personnes déplacées internes (PDI) viennent s’ajouter aux 5 100 PDI déjà recensées dans l’aire de santé de Kabeya depuis juillet 2024. Ces dernières avaient fui des affrontements entre deux factions rivales des Apa na Pale, dirigées par Brown et Suzuki, à Kasanga. À ce jour, ces populations déplacées, ainsi que les familles hôtes, demeurent sans assistance humanitaire adéquate. OCHA maintient un dialogue avec les parties prenantes pour actualiser les chiffres et planifier des évaluations en vue des interventions d’urgence dans les meilleurs délais.