Au moins 79 200 personnes déplacées sur l’axe Kanyaruchinya en territoire de Nyiragongo, soit 90 % des déplacés récencés par le rapport de la Commission Mouvement des Population du 31 décembre 2024, seraient retournées ou entrain de retourner dans leurs localités d’origine, après la prise quasi-totale de la ville de Goma par le M23 la semaine passée. La majorité de ces retournés regagne la partie nord du territoire de Nyiragongo, soit dans les aires de santé de Kibumba et de Buhumba, et le territoire de Rutshuru. Les autres déplacés restant sont soit en famille d’accueil dans certains quartiers de la Commune de Karisimbi, soit dans des centres collectifs, et en particulier ceux qui rencontrent des difficultés pour retourner par manque de moyens financiers pour le transport. Pratiquement tous les sites et centres collectifs des déplacés sur cet axe est se sont vidés de leurs populations, qui avaient fuit par anticipations les combats entre les M23 et les forces gouvernementales dans zone. Les abris laissés derrière ainsi que toutes les infrastructures WASH et de santé ont été pillées par les populations autochtones. La situation humanitaire demeure critique dans tous les secteurs. Les trois centres de santé de l’axe Kibumba, totalement pillés en 2022, sont toujours inopérationnels et manquent de tout. L’accès à l’eau est un défi majeur. L’état des abris est également alarmant. Plusieurs ménages retournés sont contraints de vivre dans des abris d’urgence. Enfin, la situation alimentaire est préoccupante. Ces populations, ayant perdu plusieurs cycles agricoles, manquent de nourriture suffisante pour assurer leur subsistance. En fonction de la faisabilité de l’accès humanitaire, des évaluations rapides multisectorielles dans les zones de retour sont nécessaires pour mieux ressortir les besoins urgents des ménages retournés.