Au moins 75.000 habitants (regroupés dans 12500 ménages) du territoire de Lubutu ont été contraints de vider leurs villages pour des destinations multiples, entre autres Kisangani, Punia et Kindu, tandis qu’un autre groupe a pris la route de Mengwe, se réfugiant dans le Parc de la Maïko. Cette population a fui les actes de vandalisme, des pillages, des viols commis par les FARDC en fuite, ainsi que la crainte d’une éventuelle avancée de M23 vers le Maniema, après la chute de la cité de Walikale dans la province du Nord-Kivu depuis le 19 mars 2025. Il convient de rappeler que la commune rurale de Lubutu avait déjà enregistré un afflux massif de personnes déplacées internes, avec près 12 500 personnes (ID-5793) fuyant la violence. Ces nouvelles vagues se sont s’ajoutées à celles de mois de janvier dont 8 400 personnes (ID-5708), qui avaient fait un déplacement préventif à cause des tensions croissantes dans la région. Ces 21 000 nouvelles personnes déplacées en provenance de Walikale ont été abandonnées à leur propre sort dans les églises et écoles où elles ont trouvé refuge. Jusqu'à présent, aucune assistance humanitaire n’a été fournie à ces populations vulnérables, parmi lesquelles figurent un grand nombre d’enfants et de femmes, dont des femmes enceintes et allaitantes (FEFA) et survivantes de violences basées sur le genre commises pendant le déplacement. Néanmoins, OCHA appui à distance la préparation d’une mission ERM qui sera conduite dans la zone par une équipe composée des autorités provinciales et des acteurs humanitaires, la semaine du 24 au 30 mars 2025. Cette mission vise à évaluer les besoins humanitaires immédiats, bien que les populations affectées attendent désespérément une réponse d'urgence.