Au moins 32 234 personnes accueillies dans la cité de Bule et dans les sites de Plaine Savo et Tsukpa lors de la première vague des déplacements dans la zone de santé de Fataki en mi-février. Selon les acteurs humanitaires présents à Bule et la société civile des Bahema Badjere, ce chiffre concerne une première vague des déplacés qui ont fui la détérioration de la situation humanitaire dans les zones de santé de Fataki et de Linga au cours du mois de février Ces 32 234 personnes appartiennent à 6 442 ménages, elles sont accueillies dans la cité de Bule (98%) et dans les sites des PDIs de Plaine Savo et Tsukpa dans les environs de Bule. Selon les partenaires humanitaires présents dans la zone et la Société civile de la Chefferie de Bahema Badjere, ces personnes sont venues de la cité de Fataki (secteur Walendu Djatsi), des sites de Lodha (secteur Walendu Pitsi) et de Djaiba, du groupement Djaiba (Chefferie Bahema Badjere) et de la localité de Sanduku (secteur Walendu Pitsi). Selon les mêmes sources, la majorité des 31 517 personnes (6 318 ménages) identifiées dans la cité de Bule sont en famille d’accueil, certains ont trouvé refuge dans des centres collectifs dont les écoles Saint Nicolas, Ng'lé et Mwita et l’église FEPACO. Quant à celles accueillies dans les sites, Plaine Savo, dans ses blocs dits IC, a accueilli 381 personnes (70 ménages) et celui de Tsukpa a accueilli 336 personnes (54 ménages). Ces personnes arrivent dans la cité de Bule plongée dans un état de psychose générale alimentée par des affrontements entre les groupes armés CODECO et Zaïre d’une part et, d’autre part, par des rumeurs d’attaques et des mouvements incessants des éléments CODECO entre les zones est et ouest de la RN27. Il y a également des interruptions intempestives des mouvements des véhicules sur les routes commerciales (RN27 et axe Bule – Largu) et la limitation d’accès aux champs. Tout ceci empêche tout approvisionnement de la cité de Bule en denrées de première nécessité. Les populations hôtes et les personnes déplacées sont ainsi soumis à un blocus. La pression démographique dans la zone est perceptible à travers les services de santé, infrastructures EHA et l’éducation. Les services de santé sont limités au centre de santé de référence de Bule qui dessert quasiment toutes les populations des aires de santé de Bule, Fataki, Salama, Bukatchele et Dhedja (ZS de Drodro). Les rares infrastructure d’eau sont désormais sollicitées par une population qui a quadruplé. Les mêmes sources indiquent que d’autres vagues de déplacés sont arrivées à Bule depuis le 18 mars avec les affrontements entre UPDF et CODECO. L’aire de santé de Bule qui accueille ces personnes déplacées bénéficient des interventions humanitaires, mais la majorité d’entre elles sont temporairement suspendues en raison des contraintes sécuritaires dans la zone.