Entre le 18 septembre et le 7 octobre 2025, une nouvelle vague de déplacements a frappé la zone de santé de Kayna, dans le territoire de Lubero, province du Nord-Kivu. Les affrontements prolongés entre le groupe armé M23 et la coalition des forces armées FARDC et alliés ont provoqué la fuite de près de 1 335 ménages vers les villages des aires de santé de Busekera et Kanyatsi, notamment Kasenge, Luhanga, Kampala, Mbughavinywa, Majengo et Vuhaka. Ces déplacés s’ajoutent aux 5 231 ménages retournés depuis juin 2025, lorsque la région a été reprise par le M23, marquant une accalmie relative. Parallèlement, les combats intenses et incendies dans plusieurs villages du territoire voisin de Walikale, tels que Ngerere et Buhimba, ont forcé d’autres populations à fuir vers le sud de Lubero. Au total, environ 6 620 ménages, soit près de 35 828 personnes, vivent désormais dans cette situation de déplacement ou de retour. Ces populations sont majoritairement hébergées chez des familles d’accueil, tandis que d’autres occupent des sites publics ou retournent dans des maisons souvent détruites. De façon détaillée, - L’aire de santé BUSEKERA enregistre 3079 ménages retournés et 718 ménages déplacés dans les villages Busekera, Kasenge, Mbughavinywa, Pitakongo, Mukeberwa, Mutsumba, Lepya, Kinyama, Busunzu) - L’aire de santé de KANYATSI enregistre 2152 ménages retournés et 671 ménages déplacés dans les villages Kanyatsi, Majengo, Kapolerwa, Vuhaka et Kasando. Les besoins sont criants : la sécurité alimentaire est compromise, les récoltes manquées et les accès aux marchés restreints; les structures sanitaires, bien que très sollicitées, manquent de soutien et les soins sont payants, poussant certains à l’automédication, qui a déjà causé des décès. L’eau potable est rare, seulement le village de Kanyatsi dispose d’un réseau fonctionnel. L’éducation fonctionne mais reste entravée par les frais scolaires. Enfin, des risques de violence, incluant des cas de viol, sont signalés malgré un contexte sécuritaire relativement moyen sous le contrôle du M23. Face à cette situation, une intervention humanitaire d’urgence assortie d’une évaluation rapide des besoins multisectoriels est indispensable.